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L'Énigme du Chicago Express (Richard Fleischer, 1952)

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The Narrow Margin (titre original du film, traduisible par La marge étroite ) démarre sur les chapeaux de roues pour ne plus lâcher le spectateur : dès le plan d’ouverture, le titre nous saute littéralement à la figure, en même temps qu’un train lancé à toute vitesse. On retrouve, comme pour Armored Car Robbery , cette sensation de contre-la-montre qui préside au film en entier. D’ailleurs, quand les deux hommes descendent sur le quai au tout début, on nous dit que le train repart dans une heure, soit, grosso modo, le temps qu’il reste à Narrow Margin pour arriver à son terme. Et si le film se déroulait dans cet intervalle ?

Armored Car Robbery (Richard Fleischer, 1950)

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Dans la grande nébuleuse du film noir, le caper-movie , ou film de hold-up, occupe une part non négligeable et très caractéristique du genre. Son mètre-étalon, Quand la ville dort , que John Huston réalise en 1950, sort la même année que Armored Car Robbery , modeste série B produite par RKO . Sa faible durée (une heure et sept minutes au compteur), induite par ces conditions de production, en font un récit resserré, où chaque bloc scénaristique vient s’enchâsser dans le précédent avec une vitesse hallucinante. 

Child of Divorce (Richard Fleischer, 1946)

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Fils de Max Fleischer, immortel producteur des dessins animés Betty Boop , des dix-sept épisodes de Superman , ou du long métrage d’animation Les Voyages de Gulliver (1939), Richard Fleischer aura passé un bon nombre d’années à attendre de réaliser un film de série A, mais une fois le temps venu ils seront nombreux et très populaires : 20 000 lieues sous les mers (1954), Barabbas (1962), Le Voyage fantastique (1966), Soleil Vert (1973)... Plongeant dès 1946 dans la réalisation de séries B de tous types (films noirs, comédies, westerns, etc.), il fait pourtant preuve d’une sensibilité particulièrement affûtée, assortie d’un talent incontestable pour la mise en scène.

La Chute de la maison Usher (Roger Corman, 1960)

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  Premier film de ce qui deviendra un cycle consacré à Edgar Poe, La Chute de la maison Usher semble profiter du succès anglo-saxon de la firme Hammer ; à la fin des années 50, Terence Fisher réalise coup sur coup deux cartons au box-office, Frankenstein s’est échappé ! (1957), puis Le Cauchemar de Dracula (1958), ressuscitant par là deux figures fantastiques majeures immortalisées auparavant par James Whale et Tod Browning pour la Universal. Opérant sur les mêmes bases (budget serré, effets sanglants, costumes tirés à quatre épingles, époque victorienne), l’ambiance made in Corman est souvent plus morbide, comme ici.

Valérie au pays des merveilles (Jaromil Jireš, 1970)

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Ce n'est pas tous les jours que l'on découvre, comme sorti de nulle part, dévoilé par un "sésame, ouvre-toi" hasardeux (un de ces achats aveugles où l'on ne risque que de s'embêter ferme devant le film ainsi choisi), un film qui marque. Résultat du jour : une vraie merveille que ce conte de fée pour adultes, superbement restauré par les bons soins de Liliom Films, et édité par Malavida fin 2010, qui met fin à l'invisibilité de ce film dans l'hexagone.

Jason et les Argonautes (Don Chaffey, 1963)

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En 1963, l'âge d'or du péplum appartient déjà au passé. Le géant Cléopâtre fait un four et faillit avoir la peau de la 20th Century Fox. Pourtant, une série B mythologique, forgée par le producteur Charles H. Schneer, le spécialiste des effets spéciaux Ray Harryhausen et le réalisateur Don Chaffey, va marquer les esprits et sera reconnu comme un chef-d'oeuvre du film d'aventure et d'effets spéciaux.

Le Port de la drogue (Samuel Fuller, 1953)

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Péché mortel (John M. Stahl, 1945), Laura (Otto Preminger, 1946), Le Carrefour de la mort (Henry Hathaway, 1947)... La Fox a déjà produit certains des plus beaux titres de ce que la critique française nommera a posteriori Film noir. Pickup on South Street marque un autre sommet du genre, combinant une scénario filant à toute allure filmée par la caméra mobile de Fuller, un New-York vivant et une distribution impeccable. Pickup on South Street (oublions de sitôt son titre français et sa version française hors-sujet, Le Port de la drogue , choisi pour ne pas froisser le parti communiste français de l'époque), c'est d'abord Richard Widmark, remarqué dans quelques grands films de la Fox les années précédentes : Le Carrefour de la mort déjà cité, La Ville abandonnée (William Wellman, 1948) et surtout Les Forbans de la nuit (Jules Dassin, 1950), qui lui offrait un premier rôle dans lequel il faisait des merveilles. Visage osseux, front haut et sourire en coin, il a l'a