Le Jardin des tortures (Freddie Francis, 1967)
La Hammer film a plusieurs concurrents dans l'Angleterre des années 60 : Amicus, Tigon, Tyburn. Amicus est la plus importante d'entre elles. On y retrouve les mêmes réalisateurs (Seth Holt, Freddie Francis, Roy Ward Baker) et les mêmes acteurs (Peter Cushing, Christopher Lee, Michael Gough, …) que la firme aux dents pointues. La Amicus s'oriente cependant moins vers l'horreur gothique, et fait du film à sketches sa spécialité. Le Jardin des tortures illustre bien cette marque de fabrique.
Après Le Train des épouvantes, Milton Subotsky fait de nouveau appel à Freddie Francis, pour un film à sketches rassemblant des visages britanniques connus (Peter Cushing, Michael Ripper) et une star américaine, Jack Palance. Son compatriote Burgess Meredith, également au casting, nous est bien familier : on l'a vu dans Les Forçats de la gloire (The Story of G.I. Joe, William Wellman, 1945), il a interprété le pingouin dans la série Batman des années 60, mais encore Mickey, l'entraîneur dans les Rocky ou le propriétaire de la maison maudite dans l'excellent Trauma (Dan Curtis, 1976). Du beau monde pour le jeu étrange qui va suivre.
Dans une fête foraine, l'énigmatique Docteur Diabolo (Meredith) propose à son auditoire une rencontre avec Atropos, la déesse du destin... Le futur qu'elle va leur dévoiler n'est rose pour personne.
Quatre récits se suivent, contant par le menu les mésaventures dantesques de quatre âmes perdues. Point de torture pourtant vantée par le titre : vénalité, vanité, obsessions diverses et variées, … Chaque segment se veut l'expression des travers humains. Robert Bloch, auréolé par le succès de l'adaptation de son roman Psychose, est régulièrement mis à contribution par la Amicus, comme c'est le cas ici. Il réutilise des nouvelles qu'il avait préalablement vendu à des magazines comme Weird Tales ou Fantastic Mysteries. Ses histoires sont tourmentées, parfois sur le fil du ridicule, tout en y succombant pas ; le chat télépathe (dans le premier segment, « Enoch ») ou le piano vengeur (la troisième histoire, « Mr. Steinway »), malgré leur ahurissant point de départ, tiennent la route par un premier degré constant, des acteurs convaincants et une mise en scène soignée.
Clytie Jessop et Burgess Meredith |
Disponibilité vidéo : DVD zone 2 – éditeur Sony Pictures ; Blu-ray zone B – éditeur Powerhouse / Indicator (version originale sous-titrée anglais uniquement).
Je ne connaissais pas le nom de la Amicus ! Ça me rend curieux de savoir si je connais un film de cette maison.
RépondreSupprimerA priori, non, d'après une liste trouvée sur Wikipedia mais les titres donnent souvent autant envie que les films de la Hammer !
RépondreSupprimerBonjour Benjamin, si cela vous intéresse, il existe un numéro de la revue L'Ecran Fantastique sur cette firme : L'Ecran Fantastique Vintage n°7 (octobre 2021). L'éditeur ESC a d'ailleurs sorti un certain nombre de ces films en Blu-ray et DVD ces dernières années. Le Train des épouvantes (Freddie Francis, 1965) est un très bon film pour commencer.
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